L’humanité a produit au cours des trente dernières années plus d’informations qu’en deux mille ans d’histoire et ce volume d’informations double tous les quatre ans P. Aron et C. Petit, « L’info, nerf de la guerre », Le Monde informatique, n° 731, 29 août 1997.

Vous avez bien lu... Cette phrase date de 1997. Je vous laisse imaginer ce que cela signifie aujourd’hui.

La surcharge informationnelle n’est pas un épiphénomène, c’est une tendance lourde, qui n’est pas allée en s’amenuisant avec la multiplication des moyens (smartphones, écrans) et des sources (chaines tv, newsletters, réseaux sociaux, etc...).

L’infobésité pose de vrais risques de saturation à la fois dans la qualité des informations et des risques en terme de santé (stress de rater l’information importante, burn out dû à la sollicitation permanente).

Le premier risque identifié porte sur la saturation. Il existe en effet un nombre optimal d’informations à obtenir pour prendre une décision. Une fois dépassé ce seuil, on observe une dégradation de la qualité du processus décisionnel. Or chacun tend à augmenter naturellement le volume d’informations qui lui est nécessaire pour se rassurer … et à attendre le dernier moment pour prendre une décision. Il existe donc un risque de paralysie de l’action et de mauvais choix ou de décision juste mais prise tardivement, ce qui revient au même. Une information n’a de valeur que si elle arrive au bon moment, à la bonne personne et sous une forme exploitable. Infobésité, gros risques et vrais remèdes Caroline Sauvajol-Rialland, L'Expansion (Management Review) 2014

Le stress est défini par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail comme le « déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ». Et le stress induit une dégradation de la qualité des activités et des relations. L’un de ces leviers de stress reste souvent la messagerie par exemple qui nous sollicite régulièrement et qui nous signale l’accumulation de messages auxquels nous n’avons pas encore répondu ou prêté attention.

Une solution simple peut toutefois être mise en place : Fermer celle ci lorsque nous devons nous concentrer sur un sujet pendant une période donnée.

Des solutions ?

Le web Sémantique


« Je rêve d'un Web [dans lequel les ordinateurs] deviennent capables d'analyser toutes les données du Web : le contenu, les liens, et les transactions entre personnes et ordinateurs. Un « Web Sémantique », qui devrait rendre cela possible, n'a pas encore émergé, mais quand il le fera, les mécanismes journaliers du commerce, de l'administration et de nos vies quotidiennes seront traités par des machines dialoguant avec d'autres machines. Les « agents intelligents » qu'on nous vante depuis longtemps se concrétiseraient enfin. » Weaving the Web, Tim Berners Lee2001 dans le Scientific American

Par opposition au Web actuel « syntaxique », le Web sémantique serait un Web « intelligent ».Le Web sémantique est par certains qualifié de Web 3.0.

Le robot flint de Benoit Raphael est une version d’agent intelligent

Résolution 2022 : comment se mettre au régime (d’information)

Le Web sémantique tel que rêvé par Tim Berners Lee ne s’est pas encore vraiment imposé, nous utilisons cependant via certaines technologies une version allégée de celui ci : les flux rss, les outils de curation (liens vers glossaire)

Une autre solution c’est la curation de contenu

Qui est selon les mots de Marc Rougier, fondateur de Scoop.it France, « la conjonction de trois axes qui consiste à sélectionner, organiser ou éditer puis partager du contenu existant ». J’avoue, je n’ai pas trouvé mieux comme définition Le curateur, un peu comme un média finalement les analyse, les associe à d’autres informations et les classe. La curation ce n’est pourtant pas qu’une technique, ce sont aussi des outils qui permettent ce classement notamment les fils rss

Apprendre à communiquer

C’est peut être la piste la plus intéressante car elle nous concerne directement... Avons nous besoin de tout communiquer... ou de tout lire? C’est notamment à cause d’une pathologie qu'on désigne sous l'acronyme "FOMO" pour Fear Of Missing Out : la peur de rater quelque chose, que nous produisons mais aussi accumulons autant d’information

Pour limiter l’impact de ce comportement, il est par exemple recommandé de limiter ce que nous allons communiquer en nous posant quelques questions : Est ce que cette information est importante ? Est ce que cette information est urgente ? Est ce que cette information est nécessaire pour mon interlocuteur ?